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Parutions d'avril 2024

Découvrez notre sélection.

La loi de 1905 n'aura pas lieu. Histoire politique des Séparations des Églises et de l'État (1902-1908)

Tome III - L'Église catholique "légale malgré elle" (1905-1908)

Jean Baubérot

 

Le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État est promulguée. Si les deux premiers tomes de cette fresque historique ont dévoilé les difficultés menant à cette étape cruciale, ce troisième volet montre à quel point promulgation et validation ne riment pas toujours. De nombreux prélats catholiques déclarent le 1er janvier 1906 « jour de deuil », date à partir de laquelle « Dieu n’existe plus ». Alors que les motifs d’inquiétude surgissent – la fin du « service public des cultes » et donc de leur financement par l’État, les inventaires des biens d’églises vécus comme une « spoliation » –, le pape choisit la résistance, condamnant successivement toutes les dispositions légales que l’État désire mettre en place pour l’exercice des cultes, et désavoue les évêques français. Le peuple, lui, semble avoir accepté la loi, les élections législatives de 1906 étant un nouveau succès pour la majorité sortante de gauche.

Le recours à une histoire contrefactuelle (« ce qui serait arrivé si… ») montre comment des situations en apparence inextricables ont pu être dénouées par une stratégie d’esquive qui rend l’Église catholique « légale malgré elle ». Renouvelant une historiographie trop lisse, ce troisième tome donne à lire les efforts d’un trio politique éclatant – Georges Clemenceau, Jean Jaurès et Aristide Briand – pour éviter une « guerre religieuse » résultant d’une « victoire excessive », et permettre à la République d’obtenir une victoire durable car pacificatrice.

Première de couverture. La loi de 1905 n'aura pas lieu. Histoire politique des Séparations des Églises et de l'État (1902-1908). Tome III

Le droit de croire

La France et ses minorités religieuses, XVIe-XXIe siècle

Patrick Cabanel

 

Longtemps, la France s’est voulue « toute catholique ». Pourtant, de manière comme irrésistible, et malgré des retours en arrière, elle a peu à peu appris à additionner les religions : deux au XVIe siècle, au moins trois à la fin du XVIIIe, puis quatre au XIXe, grâce à l’Algérie coloniale, et huit ou neuf désormais.

 

À l’heure où les religions et la religiosité occupent les débats, Patrick Cabanel revient sur l’histoire longue et douloureuse de la construction du pluralisme religieux en France. L’auteur se montre attentif, autant que possible, aux jeux de références, d’affinités et d’échos qui ont fait que l’on a pu parler de juifs ou de musulmans sans qu’ils fussent présents sur le sol national, évoquer les morisques pour mieux traiter des huguenots, et mobiliser, tout au long de cette histoire, une série de fantômes, qu’il s’agisse des morts (cathares et vaudois), de fictions complotistes (tel le jansénisme calvinisant) ou, plus récemment, de « sectes ».

 

Cet ouvrage donne l’occasion de réfléchir à la manière dont les minorités religieuses, islam compris, ont construit leur difficile destin en France, et dont le pays a façonné sa propre identité, entre fascination de l’unité, détestation de ses déchirures, puis gestion de la coexistence et du pluralisme.

Première de couverture. Le droit de croire, ouvrage de Patrick Cabanel (EPHE-PSL)

Les voies ouvertes à l’égyptologie

Laurent Coulon

 

Une généalogie érudite de l’égyptologie au Collège de France depuis Champollion et une vision de son avenir.

 

La civilisation de l’Égypte pharaonique se déploie le long du Nil sur une durée de presque 3 500 ans. La discipline qui l’étudie, l’égyptologie, est née en 1822 avec le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion qui enseigna au Collège de France, quelques années plus tard, une vision déjà très aboutie de ses développements futurs. La chaire « égyptienne » n’a cessé, depuis, d’évoluer et de se renouveler.

 

Tout en retraçant cet héritage bicentenaire, Laurent Coulon s’interroge sur les voies qui s’ouvrent à l’égyptologie aujourd’hui, au-delà de la philologie et de l’archéologie, notamment le dialogue qu’il souhaite nouer, par l’anthropologie, avec les autres civilisations. Il esquisse les thèmes qui seront au cœur de son enseignement : le culte d’Osiris, les images en contexte rituel et la statuaire tardive, ainsi que l’éloquence et la société de cour.

Première de couverture. Les voies ouvertes à l’égyptologie, par Laurent Coulon. Léçon inaugurale du Collège de France