Intérieur d'une pagode

Édouard Chavannes (1865-1918)

À l'occasion de la Journée internationale de la langue chinoise, le 20 avril, zoom sur Édouard Chavannes.

Après des études de lettres classiques, Édouard Chavannes a étudié à l’École normale supérieure de Paris. En 1888, il passe avec succès son agrégation de philosophie et obtient également un diplôme de langue chinoise.

 

Il se rend ensuite à Pékin afin d’y effectuer sa première mission en Chine, entre 1889 et 1893. Ce voyage lui permet de s’intéresser à ce qu’il appelle les « chambrettes funéraires », soit des temples d’offrandes placés au sein de l’aire funéraire de l’époque Han, dans les provinces du Henan et du Shandong. Ce premier voyage se conclut par la publication de La Sculpture sur pierre au temps des deux dynasties Han. À son retour en France, il obtient la chaire des langues et littératures chinoises et tartares-mandchoues du Collège de France. Il est nommé directeur d’études dans la Section des Sciences religieuses de l’École Pratique des Hautes Études en 1902 jusqu’en 1912

 

Entre 1907 et 1908, il effectue une deuxième mission en Chine. Elle lui permet de découvrir les piliers funéraires de la dynastie des Han orientaux. Il visite les sanctuaires bouddhiques de Yungang et de Longmen, ainsi que les provinces du Shanxi et du Shaanxi. Lors de cette mission, il collecte de nombreux textes et il photographie divers monuments. Les résultats de ses recherches sont publiés à son retour (Mission archéologique dans la Chine septentrionale). C’est aussi pour lui l’occasion de publier son rapport de mission en deux tomes : La Sculpture à l’époque des Han et La sculpture bouddhique, consacrée à la dynastie Tang. 

 

Il a en outre renouvelé la sinologie. En effet, Edouard Chavannes n’a jamais effectué de fouilles archéologiques au cours de sa carrière et il a privilégié les études archivistiques. Il est, par ailleurs, l’un des premiers dans sa discipline à systématiser les prises de vue des sites archéologiques. Il emprunte cette méthode aux égyptologues dont il était proche. Enfin, il présente la particularité d’avoir été l’un des rares auteurs occidentaux traduits en Chine.

 

Sélection de textes

  • CHAVANNES Édouard, La sculpture sur pierre en Chine au temps des deux dynasties Han, 1893. 
  • QIAN Sima, CHAVANNES Édouard (trad.), Shiji : Les Mémoires historiques de Se Ma Ts'ien, 5 t., 6 vol., Paris, Ernest Leroux, 1895-1905. 
  • CHAVANNES Édouard, "Dix inscriptions chinoises de l'Asie centrale d'après les estampages de M. Ch.-E. Bouin", Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1904. 
  • Id., Mission archéologique dans la Chine septentrionale. I, 1, La sculpture à l'époque des Han. I, 2, La sculpture bouddhique, 1913-1915.

 

Bibliographie

  • CABANEL Patrick, « Emmanuel-Édouard Chavannes », CABANEL Patrick et ENCREVE André (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 670-671. 
  • CORDIER Henri, « Édouard Chavannes », Journal des savants, 16ᵉ année, Mars-avril 1918, p. 101-104. 
  • DREGUE Jean-Pierre, « Mission Chavannes (1907-1908) », BNF, National Library of China, [s.d.], en ligne. Consulté le 12/11/2024.[https://heritage.bnf.fr/france-chine/fr/mission-chavannes-article
  • DZALBA-LYNDI Catherine, « CHAVANNES, Édouard », Sénéchal Philippe, Barbillon Claire (dir.), Dictionnaire critique des historiens de l’art, 09/09/2011, en ligne. Consulté le 12/01/2024. [https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/chavannes-edouard.html
  • HENRIET Patrick, L'École Pratique des Hautes Études : Invention, érudition, innovation de 1868 à nos jours, Somogy éditions d’art, Paris, 2017. 
  • HERON DE VILLEFOSSE Antoine, « Éloge funèbre de M. Édouard Chavannes, membre de l’Académie », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 62ème année, N. 1, 1918. pp. 47-48. 
  • HE Mengying, Édouard Chavannes (1865-1918), fondateur de la sinologie moderne, thèse de doctorat sous la direction d'Alain Thote, EPHE-PSL, 2019. 
  • HONEY David, Incense at the Altar: Pioneering Sinologists and the Development of Classical Chinese Philology, New Haven, American Oriental Society, 2001 
  • PERI Nöel, « Édouard Chavannes (1865-1918) », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, Tome 18, 1918. p. 73- 75.

 

Notice rédigée par Mary Poquet (EPHE - PSL).